Tous les pays n'ont pas la même vision en ce qui concerne l'intégration des enfants autistes dans les classes régulières. En France, par exemple, beaucoup considèrent que dû à la nature du trouble dont ils souffrent, ça ne vaut pas la peine de les scolariser. De fait, une bonne partie des autistes qui vivent dans les hôpitaux de jour de la France ne reçoivent aucune scolarisation.
Un pays voisin de la France, l'Italie, a pourtant une vision complètement différente. Dans ce pays, tous les enfants autistes et présentant des troubles envahissants du développement sont intégrés dans les classes régulières des écoles régulières, et ce, jusqu'à 16 ou 18 ans. Lorsqu'un enfant autiste est intégré à l'intérieur d'une classe régulière, le groupe est plus petit et l'enseignant est assisté d'un enseignant de soutien.
En principe, un enseignant de soutien peut s'occuper de 4 enfants autistes, mais des dérogations sont permises lorsque la profondeur du trouble est plus grande.
Les écoles n'ont pas le droit de refuser les enfants autistes dans leurs bâtiments et ils doivent se doter des ressources humaines et technologiques favorisant leur insertion et leurs apprentissages.
Le but de l'insertion de ces élèves à l'intérieur des classes régulières est cependant moins de les scolariser que de les mettre dans un contexte qui leur permet de socialiser et d'interagir avec les gens les entourant.
Apparemment, cela fonctionne bien en Italie, mais la mise en place d'une telle politique ne se fait pas sans embûches. Bien sûr, il faut que le gouvernement soit prêt à investir des sommes majeures pour que le système soit efficace. Il faut aussi qu'il développe une politique claire et qui permettra réellement de bien encadrer chaque élève autiste. Actuellement, il semble que les enseignants de soutien ne soient pas tous compétents et bien formés pour s'occuper des enfants autistes, probablement parce que la politique d'insertion des élèves autistes dans les classes régulières s'est mise en place trop rapidement et que les ressources humaines compétentes n'étaient pas assez nombreuses. Il semble cependant que des associations essaient de pallier à ce problème en offrant des formations spécifiquement sur l'autisme.
L'intégration des enfants autistes dans les classes régulières est donc possible. Mais est-ce qu'elle convient à tous les enfants autistes ? Rien n'est moins sûr. Je crois qu'un certain pourcentage d'autistes et d'enfants présentant des troubles envahissants du développement bénéficieraient effectivement d'une intégration dans une classe régulière. Mais pas tous.
De plus, il ne faut pas perdre du vue que l'intégration des autistes à l'école nécessite du personnel très bien qualifié pour bien les accompagner et les soutenir. Est-ce-que nous sommes en mesure d'offrir des éducateurs compétents à tous les enfants autistes du Québec ? Je l'avoue, je ne le sais pas. Et je ne sais pas non plus exactement comment les enfants autistes sont pris en charge au Québec. Cela pourrait être le sujet d'un prochain message.
En somme, je crois que des professionnels devraient évaluer les autistes sous toutes leurs coutures pour voir quel type de scolarisation ils ont besoin. S'ils jugent qu'une intégration dans une classe régulière leur serait favorable, qu'ils le fassent. Mais je ne crois pas non plus qu'ils devraient tous les mettre en classe régulière comme c'est le cas en Italie. C'est donc une question de cas par cas pour moi. Et vous, qu'en pensez-vous ?
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